Les adieux sur les quais
Ce matin j'ai accompagné Marion à la gare qui reparait à Brest, après avoir passé de très beaux moments, une fois de plus avec elle. Je l'ai accompagné jusqu'à son quai, et lorsque son train est arrivé, elle est monté posé ses affaires me disant qu'une fois installé elle redescendrait me dire au revoir.
Et c'est à ce moment là, seul sur le quai à l'attendre, que je les ai vu. Lui était plutôt grand, entre 22 et 25 ans certainement, elle était toute petite, il l'a dépassé d'une tête. Ils m'ont complétement bouleversé. Leur étreinte était douce et tendre, pleine de tristesse, leurs corps transpirait d'amour, j'avais l'impression de les voir mourir séparés l'un de l'autre.
Elle était contre lui, la tête contre sa poitrine. Il était digne, droit, ne laissait rien paraitre, tandis qu'elle était bouleversé, fébrile, remuait la tête sans cesse, se sentait perdue... Elle s'est détachée de lui, et tandis qu'il avait la valise contre lui, j'ai pensait le voir finalement monté dans le train. Mais j'avais faux... C'est elle qui a prit la valise et qui est montée. C'est elle qui s'en allait, lui qui allait rester, le cœur lourd sur le quai.
Lorsqu'elle fut enfin à l'intérieur, sa pudeur disparut, sa dignité il s'en foutait, ses yeux devinrent tout mouillés, son regard étai déchiré, il retenait les larmes, mais elles coulaient toutes seules. C'est beau un homme qui pleure...
Alors que je le regardais debout là, j'ai repensé à mes propres départs lorsque c'était moi qui restait sur le quais... Ces dernières années refirent surfaces avec une violence terrible. Moi partant de Nancy, mon père sur le quai, que je sais ne pas revoir avant au moins un an et demi. C'était il y a 5 ans. Moi sur le quai à Paris, Seb dans le train au départ, le laissant partir sans savoir quand on se reverrait. Je revois tout ses départs dans toutes les gares, et c'est plus fort que moi, je commence à détester ce lieu...
Je ne connais pas ces deux personnes. Mais leur amour et leur sincérité ont touchée ma journée. Je ne sais de quoi leur avenir est fait, ce qu'ils vont devenir, ce qu'ils vont faire... Mais je suis certains que comme pour moi, cette matinée restera pour toujours dans leur mémoire.
En rentrant chez moi, après avoir dit au revoir à Marion, je ne peux évidement pas m'empêcher de penser à une chanson de Brel, que je comprends et que je ressens encore plus maintenant... Et je repense à mes départs et à mes adieux, et j'espère que ces moments déchirants seront désormais moins fréquents...